Frédéric Rouarch - La traversée
Publié dans le carde de l’exposition personnelle de Frédéric Rouarch au Bazar - Hôpital psychiatrique Saint Jean de Dieu
Ancienne boutique, le bazar est aujourd’hui un espace d’exposition que l’on peut découvrir dans le parc arboré de l’hôpital psychiatrique Saint Jean de Dieu. Ici, dans le cadre d’une programmation culturelle variée, Frédéric Rouarch a été invité à réaliser une installation in situ : La traversée.
Comme souvent dans son travail, l’architecture l’invite à faire émerger une structure nouvelle, une méta-forme, permettant de dessiner de nouvelles lignes et de nouveaux mouvements de circulation dans l’espace. Chère à Cécilia de Varine, à l’initiative de l’invitation, la thématique du passage est ici centrale.
En entrant par la voûte principale le·a visiteur·se découvre immédiatement l’installation, à la frontière entre l’art, le mobilier urbain et l’architecture moderniste. Rappelant les sculptures minimalistes de Carl Andre ou de Robert Morris, ce volume traversant lui-même tout l’espace semble vouloir être parcouru : il engage, autant que celui de l’artiste, notre corps, évoquant notamment les modules à skater de Raphaël Zarka.
Pour réaliser cette œuvre éphémère, l’artiste a souhaité utiliser des matériaux de récupération, dans une démarche de ré-emploi et d’économie de matières premières. Les chutes de bois de diverses textures et provenances, composent ensemble une forme nouvelle d’une apparente fragilité ; son unicité pourrait-elle devenir la métaphore d’une société plus inclusive, sans cesse enrichie par la diversité ?
Mais contrairement à ses œuvres antérieures, les matériaux sont ici laissés brut, de finitions et d’aspects disparates, ils ne sont ni peints en monochrome à la manière des pièces d’Anne Truitt, ni même vernis ; le passage du temps et des visiteurs en feront la patine. Aussi, la composition quasi picturale de la structure est aussi importante que la forme générale de la sculpture. Dans une démarche de l’ordre du « faire », collaborant avec un réseau de partenaires sensibles à ce projet, Frédéric Rouarch a construit cette œuvre au gré des dons de bois, jouant avec les contraintes imposées tant par les matériaux – leurs factures et leurs dimensions – que par le calendrier incertain de production, l’architecture du lieu ou encore le contexte spécifique de l’hôpital.
L’assemblage minutieux des fragments de bois glanés pendant plusieurs semaines lui a permis d’ajuster, voire d’encastrer subtilement l’installation – pourtant monumentale au regard de l’espace qui l’accueille – au « bazar ». Quelques heureux hasards de couleurs permettent de faire émerger un dialogue sensible entre l’œuvre et les éléments architecturaux qui en constituent l’écrin. La sculpture, qualifiée par l’artiste de « praticable », incite dès le franchissement du seuil à en faire l’expérience. S’il s'agit à première vue de parcourir une pièce, La traversée peut s’avérer multiple. Comme dans les labyrinthes de Richard Serra, un léger vertige peut nous inviter à questionner les effets de ce parcours à la fois physique et métaphorique. Si ce n’est un espace clos, que traversons nous alors ?
Comme souvent dans son travail, l’architecture l’invite à faire émerger une structure nouvelle, une méta-forme, permettant de dessiner de nouvelles lignes et de nouveaux mouvements de circulation dans l’espace. Chère à Cécilia de Varine, à l’initiative de l’invitation, la thématique du passage est ici centrale.
En entrant par la voûte principale le·a visiteur·se découvre immédiatement l’installation, à la frontière entre l’art, le mobilier urbain et l’architecture moderniste. Rappelant les sculptures minimalistes de Carl Andre ou de Robert Morris, ce volume traversant lui-même tout l’espace semble vouloir être parcouru : il engage, autant que celui de l’artiste, notre corps, évoquant notamment les modules à skater de Raphaël Zarka.
Pour réaliser cette œuvre éphémère, l’artiste a souhaité utiliser des matériaux de récupération, dans une démarche de ré-emploi et d’économie de matières premières. Les chutes de bois de diverses textures et provenances, composent ensemble une forme nouvelle d’une apparente fragilité ; son unicité pourrait-elle devenir la métaphore d’une société plus inclusive, sans cesse enrichie par la diversité ?
Mais contrairement à ses œuvres antérieures, les matériaux sont ici laissés brut, de finitions et d’aspects disparates, ils ne sont ni peints en monochrome à la manière des pièces d’Anne Truitt, ni même vernis ; le passage du temps et des visiteurs en feront la patine. Aussi, la composition quasi picturale de la structure est aussi importante que la forme générale de la sculpture. Dans une démarche de l’ordre du « faire », collaborant avec un réseau de partenaires sensibles à ce projet, Frédéric Rouarch a construit cette œuvre au gré des dons de bois, jouant avec les contraintes imposées tant par les matériaux – leurs factures et leurs dimensions – que par le calendrier incertain de production, l’architecture du lieu ou encore le contexte spécifique de l’hôpital.
L’assemblage minutieux des fragments de bois glanés pendant plusieurs semaines lui a permis d’ajuster, voire d’encastrer subtilement l’installation – pourtant monumentale au regard de l’espace qui l’accueille – au « bazar ». Quelques heureux hasards de couleurs permettent de faire émerger un dialogue sensible entre l’œuvre et les éléments architecturaux qui en constituent l’écrin. La sculpture, qualifiée par l’artiste de « praticable », incite dès le franchissement du seuil à en faire l’expérience. S’il s'agit à première vue de parcourir une pièce, La traversée peut s’avérer multiple. Comme dans les labyrinthes de Richard Serra, un léger vertige peut nous inviter à questionner les effets de ce parcours à la fois physique et métaphorique. Si ce n’est un espace clos, que traversons nous alors ?