Vincent Gallais - L’instant de plus
En septembre 2021, le local invite l’artiste plasticien Vincent Gallais, pour l’exposition monographique L’instant de plus au Trésor, à Reims.
Depuis sa formation à la Haute École des Art du Rhin de Strasbourg, Vincent Gallais glane au fil de multiples dérives dans la ville, les matériaux – sensibles et métaphoriques – qui constitueront les œuvres réalisées dans un second temps a l’atelier. Inscrit dans une démarche s’apparentant à celle des bâtisseurs antiques, l’artiste construit, assemble, superpose les éléments disparates dans une installation, une sculpture, un dessin ou une photographie, créant alors une nouvelle narration, qui elle-même transforme progressivement les espaces et les objets. L’expérimentation qui découle de cette extraction d’artefacts du paysage urbain, suivie d’une quasi-sanctuarisation de ces rebuts devenus œuvres d’art, permet à Vincent Gallais de questionner notre rapport à la matérialité du quotidien, aux formes, à leurs usages, et à leurs potentielles métamorphoses.
Transparaît une poésie discrète dans l’aspect mystérieux de certaines œuvres et de leurs titres (Stèle, Tombeau) qui évoquent divers monuments fantasmés commémorant vainement ce que l’artiste qualifie de « presque rien » – quelques végétaux ou insectes, rémanence ténue d’une nature engloutie par la ville.
Au cœur de la pratique de Vincent Gallais, le temps et l’espace se télescopent pour produire une forme de poétique de l’instant, sacralisant toujours un peu plus le vivant. L’ambiguïté naissante entre la réalité tangible du monde et ce qu’il nous donne à voir, permet d’apprécier en toutes circonstances L’instant de plus aussi précieux que fugace, qui bien qu’insaisissable cristallise pourtant la conscience du temps qui passe.
Ainsi, invité en 2021 à réaliser une exposition dans l’ancienne maison du trésorier du chapitre de la Cathédrale de Reims, Vincent Gallais a choisi, dans ce lieu chargé d’histoire, d’utiliser les proportions dorées et la géométrie sacrée. La grille de ventilation d’une soufflerie de McDonald’s devient alor le réceptacle à encens d’un autel révéré quan le tournesol se fait relique au sein d’une étrange mezzanine sur pilotis foudroyés dans un espace transformé en temple énigmatique.
Qu’elle soit organique ou synthétique, la matière est omniprésente chez Vincent Gallais, qui cherche en suivant ses intuitions à la mettre sans cesse en tension. Face au miroir tout est double ou contraire : l’ascension et la descente, l’eau et le feu, le flux et la stase. La notion de passage, de changement d’état, voire de transformation, permet ici aux œuvres de constituer une véritable architecture du rêve, que le corps et l’esprit habitent, et où ils peuvent ensemble se mouvoir.
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Vincent Gallais est né en 1991 à Brétigny-sur-Orge.
Il est diplômé de L’ENSA Dijon (2014) et de la HEAR de Strasbourg (2017). Son travail a été présenté à la Biennale de Mulhouse019, dans les expositions collectives Ein Karte -25 / +65 à la Kunsthalle de Basel (2020), et La fête de l’insignifiance à la Kunsthall de Mulhouse (2021), ainsi que dans des expositions itinérantes à Paris (Collectif Embrayage, 2019) et dans la Drôme (Atelier Chroma, 2019). Vincent Gallais a effectué des résidences de recherche et de création, notamment à la Factatory à Lyon (2018), ou bien à la Halle38 pour son exposition en duo avec Alice Bidault à Dijon (2018).
Vincent Gallais est né en 1991 à Brétigny-sur-Orge.
Il est diplômé de L’ENSA Dijon (2014) et de la HEAR de Strasbourg (2017). Son travail a été présenté à la Biennale de Mulhouse019, dans les expositions collectives Ein Karte -25 / +65 à la Kunsthalle de Basel (2020), et La fête de l’insignifiance à la Kunsthall de Mulhouse (2021), ainsi que dans des expositions itinérantes à Paris (Collectif Embrayage, 2019) et dans la Drôme (Atelier Chroma, 2019). Vincent Gallais a effectué des résidences de recherche et de création, notamment à la Factatory à Lyon (2018), ou bien à la Halle38 pour son exposition en duo avec Alice Bidault à Dijon (2018).
Graphisme : Pricilla Deardin
Vincent Gallais, vues de l’exposition L’instant de plus, le local, 2021. Photo : Vincent Gallais