Promenade urbaine en négatif,
compte rendu d’exposition
compte rendu d’exposition
Sehyong Yang, Marche et toile libres, chez Néon, Lyon 23.06.2016 - 01.10.2016
Publié sur le site Le Mauvais Coton, 2016
Publié sur le site Le Mauvais Coton, 2016
Artiste invitée par Julie Rodriguez-Malti commissaire d’exposition de chez Néon, Sehyong Yang présente une série de peintures intrinsèquement liées à une pratique de la marche proche de la dérive situationniste¹. C’est en évoluant dans la ville que l’artiste s’attache à capter des images éphémères ou pérennes, qui seront retranscrites par la peinture et d’après photographies sur des toiles aux qualités plastiques diverses. La flânerie devient alors source d’inspiration.
Fondamentalement abstraites, les oeuvres que l’artiste nous donne à voir ont pourtant une origine bien concrète, vers laquelle le titre – l’adresse du prélèvement – semble nous inviter. Au visiteur de décider ou non de partir en quête de ce motif, peut-être avalé dans un paysage urbain en constante évolution. Chez Néon, Sehyong Yang nous invite donc à un voyage en creux.
C’est en s’approchant de ce que l’on pourrait prendre pour des aplats colorés, que l’on saisit toute l’amplitude de la toile, ce matériau presque vivant. Parfois plié, évoquant le schème de la grille si présent dans les créations artistiques du XXème siècle, ou froissé, renvoyant alors entre autres à Simon Hantaï et à ses Mariales, les toiles sont toujours « libres ». Le travail de composition et d’assemblage évoque quant à lui les collages abstraits de Hans Arp ou de Matisse.
L’artiste présente ses oeuvres à peine accrochées, comme pour leur laisser la possibilité d’évoluer, de se détendre ou de se déformer. Entre le geste et l’aléa, la toile, ici matière plus que support, invite à la contemplation.Inspirée par l’environnement bouddhiste au sein duquel Sehyong Yang a grandi, celle-ci accepte les matériaux et les motifs comme elle les trouve, imparfaits et incomplets. Une grande douceur émane donc de ces œuvres empreintes de philosophie zen ; il s’agit d’un travail ténu, sensible et à mon sens véritablement inscrit dans une histoire de l’art multiple.
Sehyong Yang est née en 1987 à Gyeongju (Corée du Sud), elle vit et travaille à Lyon depuis 2011.