Lisa Duroux et Guillaume Perez
Loges, jardin, rivière - exposition au musée Gadagne, du 21 septembre 2024 au 5 janvier 2025, en résonance de la Biennale de Lyon
L’exposition Loges, jardin, rivière est le fruit d’une résidence de recherche et de création de Lisa Duroux et Guillaume Perez à Gadagne. Pendant quatre mois, ces artistes ont visité les réserves, exhumé des éléments de décor liés à l’histoire de Lyon, effectué des relevés de motifs, des empreintes de matières, des moulages ou modelages de fragments d’une très vaste typologie d’objets de la Renaissance. En s’inspirant de cette collection, de ce patrimoine foisonnant, dont l’hétérogénéité fascinante invite à l’interprétation, les artistes ont réalisé un corpus d’œuvres présentées dans les salles dites « remarquables » de la bâtisse.
Tous deux sensibles à la scénographie et au travail de l’espace, Lisa Duroux et Guillaume Perez ont choisi d’investir les trois salles de l’architecture du XVIème à la manière du designer et architecte italien Carlo Scarpa, dont l’œuvre toute entière réside en un dialogue formel entre l’ancien et le moderne, visant à mettre en lumière les spécificités patrimoniales des lieux et des objets.
Ainsi, les dimensions des œuvres font écho à celles des éléments du bâtiment ; fenêtres, portes, impostes, et cheminée. Il s’agit ici de créer un jeu de correspondance entre les lignes de force verticales et horizontales, d’imaginer une géométrie qui révèle l’architecture et de proposer une nouvelle répartition des volumes qui engage le corps. Les peintures sur dibond suspendues ou couchées rejouent les ombres portées des ouvertures intérieures, le retable triptyque en bois répond à la cheminée monumentale, le mobilier métallique, comme directement prélevé des réserves, relie le sol au plafond, et les impostes peintes font entrer le voisinage immédiat de Gadagne dans l’espace.
Les artistes se sont éloignés de la gamme chromatique des salles remarquables pour tendre vers les répertoires de la Renaissance, plus vifs et contrastés, rappelant ici encore le travail de Scarpa. Dans cette vaste composition colorée, les œuvres se parent néanmoins de textures et de motifs quant à eux directement empruntés à leur environnement proche. À la manière des cartes à jouer présentes en nombre dans la collection, les formes géométriques des vitraux semblent avoir été transférées sur les peintures de Guillaume Perez, quand les bas-reliefs du plafond Falconet ont inspirés les modelages de Lisa Duroux, dont les méandres évoquent aussi bien les feuilles d’acanthe que les plumages. Ailleurs, le métal en fusion a permis de capturer une image figée dans la pierre, donnant aux végétaux des aspects de rocailles chaotiques.
Parfois, le vocabulaire bâti de la ville de Lyon entre dans l’espace pour rejoindre les œuvres des artistes à l’image de pièces directement extraites de la collection : un mascaron d’une fontaine de la rue Mercière (une figure grotesque ou fantastique), ou bien des arabesques en fer forgé d’anciens balcons lyonnais.
En utilisant des modalités de monstration éminemment muséales, pour ces objets comme pour leurs réalisations, les artistes posent un regard singulier sur l’ensemble des œuvres et cherchent à créer un dialogue sensible fait d’hybrides et d’anachronismes. Iels interprètent à Gadagne, à l’aune de leurs pratiques contemporaines, la notion de circulation des formes dans l’espace et dans le temps. L’exposition de Lisa Duroux et de Guillaume Perez raconte la réinvention et le renouvellement perpétuel des modèles, nourrissant la rumeur bien au delà des loges, jardins et rivières.
Tous deux sensibles à la scénographie et au travail de l’espace, Lisa Duroux et Guillaume Perez ont choisi d’investir les trois salles de l’architecture du XVIème à la manière du designer et architecte italien Carlo Scarpa, dont l’œuvre toute entière réside en un dialogue formel entre l’ancien et le moderne, visant à mettre en lumière les spécificités patrimoniales des lieux et des objets.
Ainsi, les dimensions des œuvres font écho à celles des éléments du bâtiment ; fenêtres, portes, impostes, et cheminée. Il s’agit ici de créer un jeu de correspondance entre les lignes de force verticales et horizontales, d’imaginer une géométrie qui révèle l’architecture et de proposer une nouvelle répartition des volumes qui engage le corps. Les peintures sur dibond suspendues ou couchées rejouent les ombres portées des ouvertures intérieures, le retable triptyque en bois répond à la cheminée monumentale, le mobilier métallique, comme directement prélevé des réserves, relie le sol au plafond, et les impostes peintes font entrer le voisinage immédiat de Gadagne dans l’espace.
Les artistes se sont éloignés de la gamme chromatique des salles remarquables pour tendre vers les répertoires de la Renaissance, plus vifs et contrastés, rappelant ici encore le travail de Scarpa. Dans cette vaste composition colorée, les œuvres se parent néanmoins de textures et de motifs quant à eux directement empruntés à leur environnement proche. À la manière des cartes à jouer présentes en nombre dans la collection, les formes géométriques des vitraux semblent avoir été transférées sur les peintures de Guillaume Perez, quand les bas-reliefs du plafond Falconet ont inspirés les modelages de Lisa Duroux, dont les méandres évoquent aussi bien les feuilles d’acanthe que les plumages. Ailleurs, le métal en fusion a permis de capturer une image figée dans la pierre, donnant aux végétaux des aspects de rocailles chaotiques.
Parfois, le vocabulaire bâti de la ville de Lyon entre dans l’espace pour rejoindre les œuvres des artistes à l’image de pièces directement extraites de la collection : un mascaron d’une fontaine de la rue Mercière (une figure grotesque ou fantastique), ou bien des arabesques en fer forgé d’anciens balcons lyonnais.
En utilisant des modalités de monstration éminemment muséales, pour ces objets comme pour leurs réalisations, les artistes posent un regard singulier sur l’ensemble des œuvres et cherchent à créer un dialogue sensible fait d’hybrides et d’anachronismes. Iels interprètent à Gadagne, à l’aune de leurs pratiques contemporaines, la notion de circulation des formes dans l’espace et dans le temps. L’exposition de Lisa Duroux et de Guillaume Perez raconte la réinvention et le renouvellement perpétuel des modèles, nourrissant la rumeur bien au delà des loges, jardins et rivières.