Louise Belin
À l’occasion de la résidence GENERATOR, 40mcube, Rennes
Louise Belin s’intéresse aux images pauvres, floues, « fatiguées » ou « abîmées », aux images qui glitchent, qui constituent une masse informe et mutante sur Internet. Comme des souvenirs sans importance que l’on ne chercherait pas à retenir mais qui demeurent, pixelisés, en arrière-plan. C’est dans ce décor numérique pensé comme un espace de résistance que l’artiste voyage ; elle observe des oiseaux sur Google Street View, mène des enquêtes via des caméras de surveillance à Manhattan, rencontre des communautés de Life loggers…
À la recherche « d’images similaires » sur Internet, partageant l’auctorialité de l’œuvre avec l’intelligence artificielle, dans une version actualisée du protocole de la dérive, Louise Belin prélève dans le flux continu des images aux sujets antinomiques, rapprochées selon un principe d’affinité formelle. Insaisissables, elles se suivent et se ressemblent, comme si, ainsi associées, elles se contaminaient les unes les autres, révélant l’absurdité de la logique supposée imparable des algorithmes.
À travers sa pratique, elle nous propose un contrepoint « satisfying » au gouffre vertigineux (« rabbit hole ») dans lequel on plonge en scrollant sur les réseaux, sautant d’une recette de cuisine à un appel humanitaire sur fond de vidéo de guerre, en passant par un tuto makeup. Elle utilise de la peinture à l’huile pour réincarner ces « ruines du virtuel », ces images aux contenus insignifiants sur la toile. Qu’il s’agisse de miniatures de vidéos YouTube, peintes en petits formats sur un tissu plâtré, de vastes paysages peints à l’huile sur toile, ou de bas-reliefs peints à l’aérographe, notre regard glisse alors sur les œuvres, comme soulagé par ce que l’on appelle en musique une « résolution », le procédé de transformation d'une dissonance en une consonance.
Face à ces peintures qui nous séduisent, il semble impossible de ne pas relier les points ou combler les vides, projeter sur les surfaces nos pensées immédiates comme devant un test de Rorschach. Dans le travail de Louise Belin, la surcharge d’informations numériques, matérialisée par des images vivantes sorties de l’écran, ne nous pousse-t-elle pas à développer une nouvelle stratégie de création de sens, révélatrice de notre inconscient collectif ?
À la recherche « d’images similaires » sur Internet, partageant l’auctorialité de l’œuvre avec l’intelligence artificielle, dans une version actualisée du protocole de la dérive, Louise Belin prélève dans le flux continu des images aux sujets antinomiques, rapprochées selon un principe d’affinité formelle. Insaisissables, elles se suivent et se ressemblent, comme si, ainsi associées, elles se contaminaient les unes les autres, révélant l’absurdité de la logique supposée imparable des algorithmes.
À travers sa pratique, elle nous propose un contrepoint « satisfying » au gouffre vertigineux (« rabbit hole ») dans lequel on plonge en scrollant sur les réseaux, sautant d’une recette de cuisine à un appel humanitaire sur fond de vidéo de guerre, en passant par un tuto makeup. Elle utilise de la peinture à l’huile pour réincarner ces « ruines du virtuel », ces images aux contenus insignifiants sur la toile. Qu’il s’agisse de miniatures de vidéos YouTube, peintes en petits formats sur un tissu plâtré, de vastes paysages peints à l’huile sur toile, ou de bas-reliefs peints à l’aérographe, notre regard glisse alors sur les œuvres, comme soulagé par ce que l’on appelle en musique une « résolution », le procédé de transformation d'une dissonance en une consonance.
Face à ces peintures qui nous séduisent, il semble impossible de ne pas relier les points ou combler les vides, projeter sur les surfaces nos pensées immédiates comme devant un test de Rorschach. Dans le travail de Louise Belin, la surcharge d’informations numériques, matérialisée par des images vivantes sorties de l’écran, ne nous pousse-t-elle pas à développer une nouvelle stratégie de création de sens, révélatrice de notre inconscient collectif ?