Victoria David - Snow Gum 





Exposition présentée au local, du 15 janvier au 15 février 2020


Victoria David regarde le monde comme une géologue, comme une archéologue, ou comme une physicienne. Il s’agit pour elle de prêter une attention particulière à la matérialité du monde, tout en envisageant sa plasticité, sa multiplicité et son potentiel de métamorphose. Ainsi, les musées arpentés par Victoria David depuis son enfance en Angleterre, qui recèlent des artefacts et des œuvres d’art, exposent des marqueurs de temps et d’histoire qui l’intéressent tout particulièrement. Mais dans la pratique de l’artiste, les distinctions chronologiques et géographiques s’érodent au profit d’une relecture horizontale ouvrant sans cesse le champ des interprétations, tant artistiques qu’historiques.

Victoria David est une peintre dont la pratique de la couleur se transpose aux formes sculpturales. Les nombreuses textures qu’elle utilise ne sont que prétexte à composer un tableau en volume : « J’imagine la peinture comme une stratification sur la toile, d’une certaine manière, je fais de la peinture en volume ».

Pour le local, l’artiste présente un ensemble de pièces, toutes produites entre 2018 et 2019, dont les différences formelles ne contrarient pas les affinités essentielles. Elles attestent toutes d’un intérêt pour le caractère éminemment tactile des matières et pour le passage du temps. Les lignes courbes cherchent à s’entrelacer aux linteaux métalliques de la façade du kiosque quand les pleins trouvent leurs places ça et là, dans un paysage fantasmagorique. Partout, les couleurs subtiles ou éclatantes vibrent autant que les formes, solides ou instables.

Les œuvres

Les Bobines, réalisées en papier mâché teinté, sont autant de monochromes ou de compositions colorées qui rythment la pratique de Victoria David. Le procédé sommaire développé avec des matériaux de récupération, du domaine domestique (le papier journal notamment) dévoile le caractère expérimental de la pratique de l’artiste. Les couches de matière sont ensuite assemblées comme on compose une toile, en différents plans. Ici exposées dans ce dispositif singulier, ces sculptures rappelant formellement les oeuvres de Franz West, se font les métaphores d’un paradoxe : aussi massives et compactes qu’elles puissent paraître de l’autre coté de la vitre, elles n’en sont pas moins légères, fragiles et périssables.

Une familiarité, est une sculpture en carton recouverte de cire colorée. Inspirée des colonnes de l’architecture grecque antique, on y retrouve une référence discrète à la tradition sculpturale millénaire, tout comme en négatif, au procédé de fonderie dit « à la cire perdue » des oeuvres en bronze. Elle est aussi un témoignage d’une technique développée dans un atelier-laboratoire, où les œuvres se font et se défont, se fondent même parfois.

Les Tupos, dont le vert et le bleu francs contrastent avec le blanc de leurs immédiates voisines, permettent une transition entre le plein et le vide. On reconnaît ici la matière des Bobines, qui peut-être se déroulent dans l’espace : elles deviennent lignes, traces de pinceau ou dessins en trois dimensions.

Les espiègles, quant à elles réalisées en plâtre, sont les fruits d’une observation assidue des sculptures et des gargouilles qui ornent les toitures des cathédrales. Ici encore, les couches de plâtre teintées ont été apposées méticuleusement, les unes après les autres. Un ponçage évoquant une usure naturelle laisse apparaître les strates quasi minéralogiques précédentes. Ces sculptures s’apparentent aux troncs des Snow Gum, une variété montagneuse d’eucalyptus dont l’écorce révèle une multitude de nuances de couleurs et dont les feuilles ne tombent que sous le poids de la neige…



Victoria David, Snow Gum, le local, janvier 2020. Photo : Thomas Schmahl





































































Mark

Leïla Couradin


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EXPOSITIONS


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Victoria David - Snow Gum




TEXTES  


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Corentin Canesson - Entretien, CARF 02

Thomas Schmahl - Portrait, Point Contemporain

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L’odeur du ciel, Damien Fragnon et Naomi Maury, Tzvetnik

Radio, Katinka Bock, Point Contemporain

Pavillon, Guillaume Perez, Artaïs 

Les conventions ordinaires, Chloé Serre, La BF15, Zérodeux 

Partout, mais pas pour très longtemps, Convoi exceptionnel, Point Contemporain

Peaux des murs, Claire Georgina Daudin, Point Contemporain

Night Soil - Nocturnal Gardening, Mélanie Bonajo, La critique 

Entre-temps, portrait de Rémi De Chiara, Point contemporain

Cleptomanie Sentimentale, collection Saves, Point contemporain

Les coulisses du plateau, portrait de Naomi Maury, Point contemporain 

Sous la surface, portrait de Julie Digard, Point contemporain 

Eloge de l’imprévu, portrait de Damien Fragnon, Point contemporain

Le divan des murmures, exposition collective au Frac Auvergne, Zérodeux 

La Fête, La Musique, La Noce, Maria Loboda, Zérodeux 

Le monde ou rien, exposition collective au Gac Annonay, La belle revue 

Images évanescentes et dessins absents, Claire Georgina Daudin, Le mauvais coton

Les bruits silencieux, Olivier Zabat, Le mauvais coton

Dancing in the Studio, Pedro Barateiro, Le mauvais coton

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Conversations silencieuses, exposition collective au Réverbère, Le mauvais coton

Marcher à la dérive, Alex Chevalier et Guillaume Perez, Le mauvais coton

Les éléphants se cachent pour mourir, Maxime Lamarche, Le mauvais coton

Promenade urbaine en négatif, Sehyong Yang, Le mauvais coton

Histoire des ensembles, Mathilde Chénin, Le mauvais coton

Cave Studies, Vincent Broquaire, Le mauvais coton