Peaux des murs, Claire Georgina Daudin 
compte rendu d’exposition
Espace d’exposition du centre des humanités, INSA Lyon
25.05.2018 - 13.06.2018

Feuille de salle de l’exposition

Publié sur le site de la revue Point Contemporain, 2018

 
Le travail de Claire Georgina Daudin, présenté dans le hall d’exposition des Humanités de l’INSA, est le fruit d’une recherche que l’artiste développe depuis plusieurs mois sur l’ensemble architectural du campus de la Doua. Intéressée par l’histoire singulière du premier INSA de France, Claire Georgina Daudin, en a fait le sujet de nombreux parcours individuels et visites collectives. Les grands plans de rénovation dont les bâtiments font déjà ou feront prochainement l’objet permettent alors à l’artiste d’effectuer le constat sensible d’un paysage urbain en perpétuelle évolution. Ici se cristallise le rapport personnel qu’entretient Claire Georgina Daudin avec les lieux indéfinis, dans un état d’entre-deux, changeant de forme ou de fonction où le temps semble s’incarner dans la matière.

La photographie des modules métalliques de Jean Prouvé placardée directement sur le mur de l’espace d’exposition joue le rôle de préambule. Il est ici question d’ouvertures comme autant de points de vue depuis lesquels le paysage s’offre au regard. Les dessins issus de la série Phénomènes, dont l’accrochage rappelle le châssis vitré de la galerie, évoquent ainsi les veduta d’architecture. Accrochés ici comme autant de peaux tannées, ces dessins en négatif ont une présence quasi sculpturale. Ici, Claire Georgina Daudin procède par prélèvements, par soustractions, retirant de la matière, mettant alors en lumière une enveloppe architecturale. Le dessin alors se laisse parfois presque oublier pour mieux surgir de temps à autre de la surface noire élimée, un « phénomène » apparaissant soudainement d’un panorama obscurci.

La série de Mues revêt un caractère d’instantané, d’échantillonnage de surfaces et d’enveloppes des bâtiments de ce campus. Peaux des murs. L’analogie entre corps et architecture, personnification littéraire, évoque avec poésie le phénomène de transmutation en cours de ces espaces, auxquels le propre corps de l’artiste est venu se frotter.

Prélevant çà et là quelques détails des constructions modernistes bétonnées des années 70 (nervures du bois de coffrage, bas reliefs ou graffitis) l’artiste donne à voir une série de sculptures que l’on pourrait rapprocher de l’archéologie contemporaine. Ces dactylogrammes en porcelaine – d’une légèreté déconcertante – alignés le long des murs sans sélection ni hiérarchie, ces détails glanés, font appel à un « ailleurs » en pleine transformation. Claire Georgina Daudin réalise des moulages directs sur la surface architecturale, empruntant – tout est question d’empreinte – des motifs dont l’aspect plastique n’est pas sans rappeler la peau et ses dermatoglyphes. Peut-être est-ce là le signe d’une démarche artistique de l’ordre du soin, qui transparaît dans les photographies prises in situ où la matière comme un emplâtre comble les fissures.

Que ce soit à travers la série de sculptures (Mues), celle de dessins (Phénomènes), ou encore cette vue rappelant la fenêtre du tableau ouverte sur le monde, Claire Georgina Daudin dresse ici le portrait des espaces qui jouxtent la galerie. L’artiste s’attache ainsi à mettre au centre de l’exposition la matière, témoin de l’aspect fugace et éphémère de ce que l’on suppose pourtant immuable : l’architecture.




Claire Georgina Daudin, Vue de l’exposition PEAUX DES MURS, INSA Lyon, 2018.



Claire Georgina Daudin, Vue de l’exposition PEAUX DES MURS, INSA Lyon, 2018.



Claire Georgina Daudin, Vue de l’exposition PEAUX DES MURS, INSA Lyon, 2018.



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Leïla Couradin


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Peaux des murs, Claire Georgina Daudin, Point Contemporain

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