Les éléphants se cachent pour mourir,
compte rendu d’exposition
compte rendu d’exposition
Maxime Lamarche, la Halle des bouchers, Vienne, 03.09.2016 - 13.11.2016
Publié sur le site Le Mauvais Coton, 2016
Publié sur le site Le Mauvais Coton, 2016
Depuis sa sortie de l’ENSBA de Lyon en 2012, quelques œuvres emblématiques de la pratique de Maxime Lamarche arpentent notre territoire. Il s’agit de moyens de locomotion génétiquement modifiés, d’hydriques poétiques évoluant dans des paysages insolites : une voiture à demie engloutie dans un étang (Midnightswim), un bateau de route (Softserve Boat), un voilier découpé en tranches, ou encore un hors-bord sur la terre ferme et percé d’un trou sans fin (Le Calme après la tempête).
Pour cette nouvelle proposition à La Halle des Bouchers, la consigne de Marc Bembekoff au jeune artiste était cependant la suivante : ni voiture, ni bateau. C’est donc un tout autre décor, proche d’un plateau de tournage d’un cinéma des années 60 qui se déploie sous les voûtes du centre d’art viennois.
Une forêt de caissons lumineux plonge le spectateur (car c’est bien d’un spectacle qu’il s’agit) au cœur de paysages désertiques. Sommes-nous ici acteurs d’un road-movie ou d’un western américain ? La cartographie des massifs montagneux semble surgir des entrailles de quelques vestiges d’automobiles (il en fallait bien tout de même quelques-unes !)
Les enseignes publicitaires, symbole d’une société consumériste font écho aux néons titrant l’exposition : « les Éléphants se cachent pour mourir ».
Une installation monumentale propose au spectateur – s’il ose – d’avancer sur un ponton en bois surplombant une véritable marée noire de déchets plastiques, rebus d’une société contemporaine en pleine mutation. Aussi inquiétante que percutante, cette pièce grandeur nature évoque Marulho (La houle) de Cildo Meireles1 mais comme dévastée par une catastrophe écologique inexorable.
On ne saurait trop vous recommander ce voyage à la fois dans l’espace et dans le temps auquel Maxime Lamarche nous invite à la Halle des bouchers.
Vue de l’exposition “Les éléphants se cachent pour mourir”, Maxime Lamarche, La Halle des bouchers, Vienne © Centre d’art contemporain La Halle des bouchers, Vienne
Vue de l’exposition “Les éléphants se cachent pour mourir”, Maxime Lamarche, La Halle des bouchers, Vienne © Centre d’art contemporain La Halle des bouchers, Vienne
Vue de l’exposition “Les éléphants se cachent pour mourir”, Maxime Lamarche, La Halle des bouchers, Vienne © Centre d’art contemporain La Halle des bouchers, Vienne