Valentin Martre
À propos de la sortie de résidence Voyons Voir de Valentin Martre au Chantier Naval Borg
Fruits d’expérimentations renouvelées, les œuvres de Valentin Martre sont autant de sujets d’une fiction ouverte, constamment en cours d’écriture. Valentin Martre crée des chimères, des assemblages hybrides qui racontent les changements d’états, dans un monde où se mêlent souvent très intimement les matières dites « naturelles » et « artificielles », à l’image des métaux et terres rares omniprésent·e·s dans nos outils numériques quotidiens. Aussi, invité par Voyons Voir pour une résidence au Chantier Naval Borg, l’artiste a d’abord collecté patiemment, sur la plage attenante, des bois flottés, des coquillages nacrés et des rébus synthétiques aux reflets irisés. Ces matériaux, que l’artiste aime tordre sans distinction, autant physiquement que métaphoriquement, ont ensuite rencontré les techniques traditionnelles de restauration des navires, observées pendant sa résidence.
Pourtant, tout est étrange et rien n’est vraiment utilisable. Différentes essences de bois sont assemblées en une étrave non polie qui ferait chavirer le navire, quand la corde en chanvre du marin, lasse de n’être utilisée, fusionne avec une myriade de coquillages désertés. Ailleurs, entre l’objet et le vivant, refermée comme un bivalve, une forme curviligne évoquant une coque de bateau en équilibre à la gîte laisse apparaître à travers sa peau translucide, en mastic polyester, les membrures de son squelette. Faisant face à son double fonctionnel, cet animal échoué, rappelant les monstres des romans d’anticipation, atteste de l’intérêt de Valentin Martre pour le fantastique et pour archéologie.
Nourrit par les formes et matières rencontrées dans le chantier, c’est de son imaginaire qu’est née cette sculpture-chrysalide, d’abord dessinée et modélisée en 3D avant d’être fabriquée avec les savoirs-faire et outils disponibles sur place. À la manière des frelons qui font leurs nids, agglomérant méthodiquement la sciure de différents arbres, ou des artisans qui courbent patiemment les bordés, Valentin Martre assemble, transforme et contorsionne les matériaux et leurs sens. Résolument ouvertes, les œuvres évoquent la pensée complexe d’Edgar Morin et la notion de transdisciplinarité : elles racontent un monde où la supposée dualité entre deux pôles est balayée par l’idée que tout s’influence sans cesse.
Pourtant, tout est étrange et rien n’est vraiment utilisable. Différentes essences de bois sont assemblées en une étrave non polie qui ferait chavirer le navire, quand la corde en chanvre du marin, lasse de n’être utilisée, fusionne avec une myriade de coquillages désertés. Ailleurs, entre l’objet et le vivant, refermée comme un bivalve, une forme curviligne évoquant une coque de bateau en équilibre à la gîte laisse apparaître à travers sa peau translucide, en mastic polyester, les membrures de son squelette. Faisant face à son double fonctionnel, cet animal échoué, rappelant les monstres des romans d’anticipation, atteste de l’intérêt de Valentin Martre pour le fantastique et pour archéologie.
Nourrit par les formes et matières rencontrées dans le chantier, c’est de son imaginaire qu’est née cette sculpture-chrysalide, d’abord dessinée et modélisée en 3D avant d’être fabriquée avec les savoirs-faire et outils disponibles sur place. À la manière des frelons qui font leurs nids, agglomérant méthodiquement la sciure de différents arbres, ou des artisans qui courbent patiemment les bordés, Valentin Martre assemble, transforme et contorsionne les matériaux et leurs sens. Résolument ouvertes, les œuvres évoquent la pensée complexe d’Edgar Morin et la notion de transdisciplinarité : elles racontent un monde où la supposée dualité entre deux pôles est balayée par l’idée que tout s’influence sans cesse.